Le Pentecôtisme
Plan
1. Le réveil du pays de Galles
2. Le réveil d'Azuza Street à Los Angeles
3. Principales caractéristiques du pentecôtisme
4. Principales dénominations pentecôtistes
Document: William Seymour
Le réveil du pays de Galles 1904-1906
Evan Roberts, fils de mineur, cherchait une relation intime avec le Seigneur et fréquentait assidument son église. A partir de 1904, une vision de Dieu lui donne la conviction d’un réveil imminent et puissant au pays de Galles. A partir de ce moment il prêche le réveil et l’obéissance au saint –Esprit. Le réveil se produit de façon spectaculaire pendant 18 mois. Les hommes s’arrêtent de boire et de fréquenter matchs de foot et théâtre et se tournent vers Dieu en confessant leurs péchés. Des réunions de prière s’organisent spontanément. Les foules viennent écouter Evan Roberts. La presse s’intéresse au phénomène.
Partout où on entend parler du réveil du pays de Galles, dss groupes de prière se créent pour bénéficier d’un tel réveil.
Le réveil d’Azuza Street à Los Angeles 1906
- au Kansas, le prédicateur méthodiste Charles Fox Parham (1873-1929), fit du « parler en langues » (glossolalie) l'unique preuve du baptême, à la suite de l'expérience qu'aurait eue l'une de ses fidèles dans la nuit de la Saint-Sylvestre 1900 à Topeka (Kansas). Mais Parham pensait que seuls la race élue pouvait bénéficier d’un tel don.
- William Joseph Seymour (1870-1922), prédicateur noir qui avait écouté Parham à Houston en 1905, universalisera la doctrine. Anxieusement attendu, le « don » arriva enfin chez l'un de ses auditeurs noirs, le 9 avril 1906, à Los Angeles. Il fondait aussitôt une assemblée, au 312 Azuza Street, où affluèrent pendant des années des centaines de fidèles exaltés, sans distinction de race ou de condition, au grand scandale de Parham et des Églises établies. Le « Réveil d'Azuza Street » lança le pentecôtisme à travers le monde ; il s'implantait dès 1910 au Brésil, puis gagnait l'Europe.
Principales caractéristiques du pentecôtisme
- Le pentecôtisme partage avec les autres courants évangéliques l’attachement à la Bible, le baptême par immersion, l’évangélisation et l’aide humanitaire
- le baptême du Saint-Esprit est pour eux une deuxième expérience distincte de la conversion, dont la glossolalie (don des langues) est la principale manifestation
- ils pratiquent l’imposition des mains en invoquant le don de guérison pour les malades.
Les principales dénominations pentecôtistes
- Les Assemblées de Dieu (ADD)
- Le mouvement Vie et Lumière, (gens du voyage) 1952
- Les églises apostoliques,
- la Fédération des Eglises du Plein Evangile de France (FEPEF),
- la Fédération Evangélique Missionnaire (FEM)
auxquelles il faut ajouter de nombreux mouvement charismatiques : les charismatiques restent dans leur église d’origine tout en adhérant à la théologie pentecôtiste.
Document
William Seymour
Le père du pentecôtisme La Vie, Septembre 2006
Il y a cent ans, dans les faubourgs de Los Angeles, naissait le pentecôtisme. A l'origine de ce nouveau courant, un fils d'esclave noir, mystique et antiraciste.
Dans l'histoire du christianisme, c'est d'abord aux prêtres, aux théologiens, voir aux juristes qu'il appartient habituellement de fonder de nouveaux courants.
William Joseph Seymour n'était ni fonctionnaire de Dieu, ni bénéficiaire d'une éducation supérieure. Rien ne le destinait à figurer un jour dans une rétrospective. Pauvre, fils d'esclaves noirs, il est pourtant à l'origine d'une lame de fond comme les flots d'une histoire chrétienne en ont peu connu. Cette vague, ce raz-de-marée n'est autre que le pentecôtisme, christianisme protestant marqué par l'accent sur l'efficacité miraculeuse du Saint-Esprit.
Il y a un siècle, le pentecôtisme échappait au radar des observateurs. Aujourd'hui, il dessine l'avenir du christianisme. S'il représente actuellement au moins 200 million de chrétiens, c'est en partie parce qu'un jour William Joseph Seymour a endossé l'habit du prophète pour imprimer à son temps la marque d'une Pentecôte réactualisée. Né le 2 Mai 1870 à Centerville, en Louisiane (Etats-Unis), William Joseph Seymour était un fils d'esclaves affranchis.
Pieux, autodidacte, il puisait comme beaucoup d'Afro-Américains son réconfort dans le Dieu de la Bible, jugé capable de fendre la mer Rouge et d'offrir à ses enfants libérés une terre promise. Pour Seymour, devenu prédicateur, puis pasteur, cette foi s'inscrivait dans une exigence qui va plus loin qu'une observance fidèle.
Marqué par le mouvement de sanctification qui touche, depuis la fin du XIXème siècle, une partie du méthodisme, il considérait qu'avec la conversion, Dieu n'en a pas fini avec ses enfants. A l'aide du Saint-Esprit, c'est une transformation complète qu'il faut travailler.
Ce que le Tout-Puissant entend octroyer, estimait Seymour, c'est un baptême du Saint-Esprit, marqué par signes et miracles. La glossolalie, c'est-à-dire l'aptitude à parler des langues inconnues, sous l'action du Saint-Esprit, occupe ici une place privilégiée. Influencé par le pasteur blanc Charles Parham (1873-1929), Seymour croyait fermement à l'importance de la glossolalie comme authentification de l'œuvre de Dieu.
A l'inverse de Parham, habité tout au long de sa vie de sentiments racistes, Seymour considérait la glossolalie comme un levier destiné à bousculer les barrières de classes et de sexe, réconciliant par l'Esprit-Saint ce que le péché et le mal avaient divisé suivant le modèle biblique des Actes des Apôtres (chapitre 2).
« Venez adorer, vous mettre à genoux et demander au Saint-Esprit d'entrer en vous.
Il se présentera à la porte de votre cœur, et il entrera. »
Potentiellement subversive, cette sensibilité théologique ne plut pas à tout le monde. Bravant les critiques, Seymour s'attacha une foule croissante de fidèles, à tel point qu'il fallut trouver un local plus grand, le conduisant à s'installer au 312, Azuza Street. Rapidement, sa doctrine connut le succès. A partir de 1906, les foules se pressent à Azuza Street pour louer Dieu dans des transports qui redonnent au mot « enthousiasme » son sens étymologique : par la glossolalie, la transe, les fidèles semblent être habités par la divinité, comme s'ils dupliquaient à distance l'évènement de la Pentecôte.
Les Noirs jouent un rôle moteur dans cette dynamique de réveil spirituel et religieux. Leur musique, ancrée dans le passé récent de l'esclavage et des negro spirituals, accompagne et ryhtme la croissance communautaire de l'Eglise d'Azuza.
[…] Durant plusieurs années, le Réveil d'Azuza Street s'est signalé par une mixité sociale et raciale comme les paroisses chrétiennes américaines n'en avaient presque jamais vu. Riches et humbles, Noirs et Blancs, hommes et femmes communient et prient en langues (glossolalie), attirant les chroniqueurs et les analystes. En 1908, la communauté d'Azuza Street soutient déjà 25 missionnaires (au Libéria, en Chine, au Japon). C'est de cette fermentation provoquée par Seymour que le pentecôtisme va puiser son élan militant, porté par de grandes communautés comme les Assemblées de Dieu.
Mort en 1922 d'une crise cardiaque, Seymour n'a pas assisté à la quasi-canonisation ultérieure dont il a été l'objet de la part de nombreux pentecôtistes. Sans doute n'aurait-il guère apprécié d'être placé sur un piédestal, lui qui rêvait de fondre l'orgueil du conformisme chrétien dans le creuset d'une louange égalitaire.
Par Sébastien Fath, propos recueillis pas Aude Soulaine
source: http://blogdesebastienfath.hautetfort.com/archive/2006/09/22/une-note-sur-william-seymour.html#more
Pour en savoir plus:
sites des églises dites pentecôtistes:
Assemblées de Dieu
Croix-sens , site dédié au pentecôtisme
points de vue externes:
Wiki-protestant
Wikipedia
Le blog de Bernard Boutter blog de recherche sur le pentecôtisme
Le blog de Sébastien Fath, spécialiste du protestantisme évangélique
journal Réforme.net article de Louis Schweitzer